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Sur les traces des "Midis" du XVe Corps - guerre 1914-1918
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26 août 2011

Jules DEYME de Lançon, parcours de guerre 2/2

Ce texte appartient à son auteur et ne peut être reproduit sans son accord

                   Jules DEYME, de Lançon, Bouches du Rhône,
parcours de guerre 1914-1918
(suite)

Jules Deyme

Ce récit a été écrit par Pascal CHAUVY, son petit-fils

Deuxième partie : 298e RI

Jules Deyme passe ainsi au 298e RI le 7 juillet 1916.

Le 298e participe à l'attaque du fort de Vaux le 24 octobre 1916.
Il est dans les Vosges de juillet à septembre avant de revenir à Verdun.

1917. Meuse : Rouvrois, tranchée du Tumulus, moulin de Rolaincourt. Vosges : Saint Dié, Laveline et  Saint Rémy.

En juin, dans la région de Pierrefitte, des pétitions circulent au sein du régiment pour demander de ne plus remonter aux tranchées.  
Jules Deyme, qui était alors caporal, est cassé de son grade, remis 2ème classe le 20 juillet 1917.
Motif : "a pris part à une manifestation collective en signant une pétition".

Retour à Verdun au mois de juin : Mort-Homme, Croix de Fontenoy, bois Bourru, bois Bouchet, cote 344.

BOISBOURRU

 

"Le régiment doit relever à la cote 344 le 3e tirailleur qui vient de prendre les pentes nord de la cote 344.
Il a pour mission d'effectuer l'organisation défensive du terrain conquis.  
La relève commence dans la nuit du 2 au 3 ; le 4 le régiment occupe les positions suivantes :

4e bataillon en pemière ligne à droite,
5e bataillon en première ligne à gauche,
6e bataillon en réserve au ravin de Vaudoine,
P.C. Colonel Caïne
Le travail d'organisation commence et se poursuit sans répit. La dévastation du terrain est effroyable ; l'ancienne première ligne a été complètement bouleversée par notre artillerie lourde : il n'existe plus aucun abri. Il faut donc tout créer et ceci sous le bombardement de l'ennemi qui gêne l'oeuvre de reconstitution.
La rigueur de l'hiver augmente encore les souffrances physiques des hommes ; le ravitaillement se fait souvent au prix de grandes difficultés, l'ennemi bombardant toutes les nuits le ravin de Vaudoine qu'il empoisonne par ses obus toxiques. Nombreux sont les cas de gelures aux pieds. Afin d'adoucir la situation des troupes en première ligne le mode d'occupation du secteur change à partir du 11 décembre : un seul bataillon est en première ligne, un 2ème en réserve, au ravin de Vaudoine, le 3ème à Verdun ; les trois bataillons permutent tous les sept jours.
Dans la nuit du 7 au 8 janvier, le régiment est relevé".
Historique du 298e RI (Anonyme, Imp.Maurice Soucher, 1921) retranscrit par Benoit Izabelle

1918 : Jules Deyme est renommé caporal le 20 février.
On le trouve affecté à la 22e compagnie jusqu'à la fin de la guerre.

Argonne de février à juin : La Harazée, la Fille Morte.
"Le 6 avril, vers 14 heures, l'ennemi bombarde violemment le quartier de la Fille-Morte par obus explosifs et toxiques. Le lendemain, vers 7 heures, l'ennemi déclenche un violent tir d'obus et de torpilles sur le même point, particulièrement sur la compagnie de gauche. Après une heure de préparation, l'ennemi tente sans succès un coup de main sur nos postes avancés".
Historique du 298e RI (Anonyme, Imp.Maurice Soucher, 1921) retranscrit par Benoit Izabelle

CHALADE

Jules Deyme est cité une première fois à l'ordre du régiment le 11 avril 1918 : "au front depuis le début a exécuté avec sang-froid et ardeur l'ordre qui était donné à sa fraction de prendre de nouveaux dispositifs de combat sous un violent bombardement".

Oise puis Aisne en juillet-août : la Ferté-Milon, ferme Parchy, ferme Vareille, ferme du Triangle, ferme Grisolles, Coincy, bois de la Pelle à Four.

Offensive du 18 juillet 1918 de Latilly au bois de Saponay.

Le 22 juillet, deuxième citation à l'occasion de l'attaque en direction de Coincy :
citation à l'ordre du régiment du 11 août 1918 : "Excellent caporal, sang-froid remarquable, brillante conduite à l'assaut des positions ennemies le 22 juillet 1918".

Le général Pétain, qui a rencontré le 298e RI sur la route, adresse au Colonel, le 7 septembre 1918, la note suivante :
"Le Général en Chef a longé le 5 septembre dans la région de Pierrefonds une colonne appartenant au 298e régiment d'infanterie et faisant mouvement dans le plus grand ordre.
L'attitude des unités au repos derrière les faisceaux alignés au bord de la route complètement dégagée, la bonne tenue et la régularité de marche des équipages, la correction de salut des cadres, le regard droit et clair des hommes donnaient l'impression d'une troupe disciplinée, animée du meilleur esprit, confiante en ses chefs et fière d'elle-même.
Le Général en Chef exprime sa satisfaction au Lieutenant-Colonel Gendre, commandant le 298e régiment d'infanterie, et au Chef de Bataillon Le Verger, commandant les éléments rencontrés".  "Signé : PETAIN"

Le 9 septembre, le régiment apprend qu'il est cité à l'ordre de la VIe Armée et que la fourragère lui est accordée : "Engagé le 21 juillet dans la bataille dans des conditions très difficiles, le 298e RI, sous les ordres du Lieutenant-Colonel Gendre est entré résolument dans la lutte, a mené le combat en première ligne pendant douze journées très dures avec un entrain et une ténacité croissant avec les obstacles rencontrés ; a progressé pendant 20 kilomètres, a fait 120 prisonniers, pris 14 canons et 80 mitrailleuses et a ainsi montré dans les premières opérations offensives auxquelles il prenait part qu'il était dans l'attaque un élément d'élite".
Historique du 298e RI (Anonyme, Imp.Maurice Soucher, 1921) retranscrit par Benoit Izabelle 

Belgique en octobre-novembre : "Le 21 octobre, à minuit, à la faveur d'un tir rapide d'aveuglement sur Ham,la section Fraysseix franchit la Lys sur deux radeaux. Malgré les feux de mitrailleuses qui battent les rives plates de la rivière, elle se porte rapidement sur Ham dont elle s'empare. Une passerelle de radeau permet de renforcer rapidement la garnison ; à 3heures 45, la 22e compagnie, une section de mitrailleuses et un peloton de la 2e compagnie sénégalaise occupent Ham".
Historique du 298e RI (Anonyme, Imp.Maurice Soucher, 1921) retranscrit par Benoit Izabelle 

Jules Deyme est cité une dernière fois à l'ordre du régiment le 12 novembre 1918 :
"Gradé énergique. A assuré la liaison d'une manière remarquable et dans des circonstances difficiles".

"Le 6 novembre, le 298e va cantonner dans la région de Gotthem. Dans la nuit du 10 au 11, il quitte ses emplacements pour se porter dans la région de Marolles devant participer à une attaque sur l'Escaut. Il apprend dans la nuit l'éclatante victoire de nos armées".
Historique du 298e RI (Anonyme, Imp.Maurice Soucher, 1921) retranscrit par Benoit Izabelle 

Le 298e RI est rassemblé une dernière fois sur la place de Ruyssellede, en Belgique, le 24 février 1919.

Jules Deyme est reclassé comme employé de la Compagnie PLM à Salon après sa démobilisation.

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                                                                                                   Jules et Celina Deyme

En plus de quatre ans de combats en première ligne, il n'a jamais été blessé malgré les mitrailleuses, les bombardements, les gaz, les grenades, les lance-flammes.  
Il a participé à trois des plus grandes phases du conflit : la bataille des frontières en 1914, la bataille de Verdun en 1916 et la contre-offensive alliée du 18 juillet 1918.

Il sera décoré de la Médaille Militaire par décret du 3 mars 1932.

Il décède à Aubagne le 23 août 1973 à l'âge de 86 ans d'un arrêt cardiaque.

Décorations : Médaille Militaire, Croix de Guerre avec trois citations, Médaille de Verdun, Médaille interalliée, Médaille d'Honneur des Chemins de fer.croixdeguerre

 

                                                                                                  

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