Poème : LE CLAIRON
De Léon BOURRIER
L'histoire d'une guerre au fil des jours se corse
Et l'on ne sait jamais quelle sera la fin ;
On était le deux août en mil neuf cent quatorze,
Un clairon quelque part ne sonnait pas en vain
-*-
Non, pas seulement un !
Plusieurs de ses semblables
Dans les bois d'alentours jetèrent un appel ;
- Ils vous visaient déjà, mères inconsolables,
Vos enfants pour partir ressortaient leur scalpel !
-*-
Des sons tristes fusaient dans la verte campagne ;
Plutôt drôles, bien sûr, avec leurs airs touchants ;
L'écho les renvoyait jusque sur la montagne,
Les oiseaux attendris en oubliaient leurs chants !
-*-
Des hommes, l'oeil hagard, s'en allaient à la guerre
- La forêt se souvient encor de l'ennemi -
Pour un temps court ; du moins le croyait-on naguère ;
Mais cela dura plus de quatre ans et demi !
*