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Sur les traces des "Midis" du XVe Corps - guerre 1914-1918
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7 septembre 2005

Gloire au XVème Corps !

Gloire au XVe Corps

Soldat, sur ton chemin pourquoi baisser la tête ?
Là-haut dans la fournaise où l'airain fait tempête
Tu viens de vaincre encor !
Passant, regarde nous et que ton oeil s'irrite
C'est nous les parias sans gloire et sans mérite
Ceux du Quinzième Corps !

~°~
C'est nous que le mépris couvrira de son ombre
Parce que vingt mille trembleurs, accablés par le nombre
Ont peut-être faiblis
Dix mille conquérants flétris par l'anathème
Ayant tels des héros reçus le grand baptême
Périront dans l'oubli.

~°~
C'est nous les corrompus, les forçats de la gloire
A qui les paysans refuseront à boire
Au seuil de leur logis.
Quand nous nous traînerons, râlant, claquant la fièvre
Ils nous diront alors, la haine au bout des lèvres
"Non, tu es du Midi !"
~°~
Notre nom, à jamais, est banni de l'Histoire
Nos blessés n'auront pas droit de chanter victoire
Qui là-haut sont couchés.
Sans que Gervais, tranquille à l'abri des bagarres
Leur dit en savourant lentement son cigare ;
"Tais-toi tu as flanché !"
~°~
Pourquoi n'a t'on pas fait, car la chose est honteuse.
Taire la calomnie aux cent bouches hideuses
Aux lazzis écœurants ?
Quand, de l'invasion la France est le théâtre
Face au même ennemi aurait-elle du battre
De deux cœurs différents ?

~°~
Et pourtant nous avons en modernes Horaces
D'un même élan lavé le renom de la race
A même notre sang
Les poilus d'Avignon, de Marseille ou de Nice
Ont tous, dans la beauté du même sacrifice
Luttés dix contre cent !
~°~
Ne sais-tu pas Gervais, qu'à Étain ou à Dieuze
De la Lys à Verdun, de Belfort à la Meuse
Dans le chaos d'enfer
Nos frères du quarante et du trente huitième
Ont tous bravé la mort. O soldats, on vous aime
Et de vous on est fier.
~°~
 

De notre régiment ils partirent deux mille
Calmes, la joie aux yeux pour conquérir les villes
Au choc de leurs assauts :
Et, quand après la lutte ils se comptèrent
Il n'y en eut hélas que cent qui retournèrent
Mais avec leur drapeau !

~°~

N'est-il pas de chez nous ce héros anonyme
Ce modeste sergent d'un régiment de Nîmes
Qui avec ses soldats
Cerné par les Prussiens qui coupaient la retraite

Et criaient "Rendez-vous" dit en dressant la tête
"M'avès pas regarda !"
~°~
Vous pouvez l'air moqueur, vous les phraseurs néfastes
Dire, pour allumer des querelles de castes
"Le Midi a bougé !"
Oui, le Midi se dresse et morbleu quand il bouge
C'est pour bondir au front et baiser le sol rouge
Du sang de l'étranger.
~°~
Vous pouvez de chez vous, dos au feu, ventre à table
Dénigrer lâchement nos enfants admirables
Sinistres étourdis !
Oublierais-tu Gervais dans ta morgue hautaine
Que notre chef à tous, notre grand capitaine
Que Joffre est du midi ?
~°~
Oui, nous effacerons cette immonde souillure
Et c'est nous qui serons de la France future
Les meilleurs ouvriers.
Nous mourrons en chantant la marche bien française
L'hymne qu'on baptisa la grande Marseillaise
Le chant des Marseillais.
~°~
Gloire à vous, les Nîmois et les fils de Provence !
Gloire à vos bras vengeurs car de toute vaillance
Vous battez les records
Honneur à vos drapeaux qui flottent dans l'Argonne
A vous tous les lauriers et toutes les couronnes
Gloire au Quinzième corps !

~°~

du Sergent D. Montagnard – février 1915

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